« Un diamant n’est qu’un morceau de charbon qui a bien réagi sous la pression. »
La citation ci-dessus est parfois attribuée à Henry Kissinger, mais sa véritable origine reste inconnue. En tant que leaders, nous faisons face à une pression immense au quotidien, et notre manière de la gérer définit notre succès. Cet article explore comment rester motivé et éviter l’épuisement professionnel, afin de vous permettre de diriger votre équipe efficacement et de prospérer quelles que soient les circonstances.
Oui, il y a de la pression dans le rôle de leader, mais pour rester motivé, le premier ingrédient essentiel est d’avoir du plaisir et d’aimer votre rôle. Il est presque impossible d’aimer tous les aspects de son travail, mais vous devez être enthousiaste à l’idée de vous lever chaque matin pour relever de nouveaux défis et aider votre équipe à grandir.
Votre humeur influencera grandement l’atmosphère de travail et l’état d’esprit de vos collaborateurs. Vous êtes un leader par vos actions, mais également par votre attitude et la manière dont vous interagissez avec les autres. Un leader motivé inspire, insuffle de l’énergie, soutient et montre le chemin pour atteindre les objectifs de l’équipe.
Avec cela en tête, il devient évident qu’il est crucial pour tout leader de rester motivé et d’éviter l’épuisement professionnel. Vous ne pouvez pas être un bon leader et aider votre équipe à atteindre ses objectifs si vous êtes épuisé.
Quelles peuvent être les causes d’un épuisement professionnel ?
Avant d’aborder les actions à entreprendre pour rester motivé et éviter l’épuisement professionnel, commençons par en exposer les causes et les effets. De cette manière, vous pourrez identifier si votre environnement de travail est inadapté à votre bien-être et si vous vous trouvez sur une trajectoire menant à un burnout.
Voici plusieurs causes qui peuvent mener à un épuisement professionnel :
- Surcharge de travail
- Absence de reconnaissance
- Objectifs flous
- Objectifs inatteignables
- Environnement de travail oppressif
- Manque de soutien
Si vous êtes confronté à certaines de ces causes potentielles dans votre poste actuel (que vous soyez en position de leadership ou non), vous devez être vigilant pour reconnaître les signes indiquant que vous approchez d’un état de burnout. En voici quelques-uns :
- Peur d’aller au travail
- Cynisme au travail
- Irritabilité ou colère au travail
- Manque d’intérêt ou de motivation
- Découragement
- Anxiété
- Épuisement
- Stress chronique
- Troubles du sommeil
Maintenant que nous connaissons les causes et les effets, que devons-nous faire pour éviter un épuisement professionnel ?
Commencez par prendre soin de vous
C’est le même conseil que celui donné par les agents de bord dans les avions : assurez votre propre sécurité avant d’aider les autres. Il est impossible de sauver les autres si vous êtes vous-même en incapacité.
En tant que leader, bien que vous ayez la responsabilité de veiller à ce que vos collaborateurs soient soutenus et en sécurité, il est essentiel de trouver un équilibre entre vos obligations et votre bien-être personnel pour rester efficace dans votre rôle et aider votre équipe à atteindre ses objectifs. Lorsqu’il s’agit de votre bien-être, c’est l’un des rares moments où il est acceptable que vos besoins passent avant ceux des autres.
Vous faites partie de l’équipe…
En tant que leader, vous devez vous assurer que tous les membres de l’équipe (y compris vous-même) franchissent la ligne d’arrivée.
Charge de travail
En général, la liste des responsabilités qui accompagne une position de leadership est massive. La première erreur que l’on commet souvent en tant que leader est de penser qu’il faut accomplir toutes ces tâches soi-même ou vérifier l’exécution de chacune d’elles.
Non !
- Vous devez vous assurer que toutes ces tâches soient réalisées et que votre équipe atteigne ses objectifs.
- Vous devez garantir que l’environnement de travail soit sûr et que la qualité des services ou des produits finis respecte les attentes internes et celles des clients.
- Vous devez aussi gérer la croissance et le comportement de vos collaborateurs lorsque c’est nécessaire.
Mais vous n’êtes pas seul.
Identifiez et impliquez les membres de soutien
Vous devez repérer les membres de l’équipe qui occupent déjà un rôle de soutien (chef d’équipe, chef de ligne, contremaître) et vous assurer qu’ils savent ce qu’ils doivent faire pour vous aider à diriger le groupe.
Si la structure actuelle ne comporte personne dans un rôle de soutien, identifiez rapidement les membres de l’équipe qui font preuve d’initiative, de leadership, qui sont capables de prendre des décisions, appréciés par les autres et efficaces. Ces collaborateurs vous aideront à partager la charge et la pression associées à votre rôle.
Apprenez à déléguer
Une fois ces employés identifiés, vous devez apprendre à déléguer. C’est un outil puissant qui vous permettra de concentrer votre énergie sur des activités à forte valeur ajoutée (stratégie, développement de l’équipe, coaching, gestion d’équipe) tout en responsabilisant les employés chargés des autres tâches que vous aurez déléguées.
Si vous avez besoin d’aide pour comprendre l’importance de la délégation et apprendre à utiliser cet outil, vous pouvez consulter l’un de mes articles précédents intitulé Savoir déléguer pour vous aider à respirer.
Comment recevoir de la reconnaissance
Nous voulons tous briller et être perçus comme un membre important de l’équipe. Lorsque nous accomplissons nos tâches avec excellence, dans les délais convenus, tout en valorisant l’entreprise, il est légitime de vouloir recevoir une petite tape dans le dos. Pourtant, dans de nombreuses industries, les retours positifs et la reconnaissance sont souvent oubliés.
- Quand nous commettons une erreur, nous en entendons parler.
- Quand nous faisons bien, rien. Parce que c’est ce qui est attendu.
Personnellement, lorsque j’occupais une position de leadership, ne pas recevoir de reconnaissance de mes supérieurs n’était pas quelque chose qui me dérangeait. Je me concentrais sur ma relation avec les membres de mon équipe et sur la manière dont ils percevaient mon travail. Je travaillais dur pour eux, ce qui les rendait plus motivés et engagés, conduisant ainsi à de bons résultats d’équipe.
Quand ces résultats étaient mentionnés, c’étaient des réussites d’équipe, pas les miennes (je les avais aidés et guidés, mais…). Je leur laissais donc le mérite.
Si les éloges et la reconnaissance sont importants pour vous, assurez-vous que vos réalisations soient connues. Soyez transparent avec votre supérieur et tenez-le informé des défis, des solutions et des actions entreprises par votre équipe pour atteindre les objectifs.
Demander des rétroactions à votre direction est également une bonne façon, si vous faites du bon travail, de recevoir de la reconnaissance. Cela les amène indirectement à souligner vos réussites si votre équipe performe bien.
Une bonne communication bidirectionnelle entre chaque niveau de l’entreprise est fondamentale pour créer un environnement de travail positif et améliorer le moral et les performances des employés.
Clarifiez les objectifs
Comme pour toute chose dans la vie, les chances de réussite augmentent face à un nouveau défi si l’on est bien préparé. Cela est également vrai lorsque vous acceptez un poste de leadership. Avant d’accepter les responsabilités liées à ce nouveau rôle, il est important de savoir :
- Vos rôles et responsabilités.
- Les attentes de votre direction ou de votre supérieur.
- La structure de l’équipe.
- Si possible, les défis que vous rencontrerez avec l’équipe.
Posez des questions pour obtenir autant d’informations que possible sur le poste avant de l’accepter. Vous saurez ainsi si ces défis et les tâches associées à ce poste vous permettront de vous épanouir et d’être heureux au travail. Être heureux dans un poste de leadership optimisera vos chances de rester motivé et de réussir.
La préparation prévient-elle toutes les surprises ?
Bien sûr que non.
Il y aura certainement des surprises, et le poste ne sera pas exactement conforme à ce qui a été décrit par la direction ou le service RH. Cependant, votre préparation minimisera ces imprévus et les empêchera de freiner votre progression.
Que faire face à des objectifs inatteignables
Dans les premières semaines ou mois de votre nouvelle fonction, il sera très difficile d’identifier les objectifs inatteignables en raison de votre manque de connaissances.
C’est pourquoi il est crucial de vous entourer de membres de l’équipe qui ont une meilleure idée des capacités du groupe et qui peuvent rapidement vous informer si un objectif semble très difficile à atteindre.
Prenez des notes et posez-leur des questions ouvertes pour savoir si des solutions peuvent être trouvées au sein de l’équipe. Si cela s’avère impossible, il est urgent de transmettre la situation à la hiérarchie.
Ces discussions avec votre équipe doivent être menées rapidement afin que vous puissiez revenir vers votre supérieur pour discuter d’un éventuel manque de ressources, de connaissances ou de temps pour accomplir une tâche. Apportez des faits concrets, pas des rumeurs ni des suppositions.
Si la direction maintient la demande initiale et que vous pensez que c’est une mauvaise décision, vous pouvez, si possible, contourner votre supérieur et chercher quelqu’un qui soutiendra votre conclusion. Soyez très prudent et transparent si vous choisissez cette option : vous ne voulez pas froisser votre supérieur. Cependant, c’est une pratique acceptable.
Après tous ces efforts, si vous restez face à un objectif impossible, faites de votre mieux avec votre équipe et assurez-vous que toutes les actions soient correctement documentées. Cela constituera une preuve que les paramètres établis pour le projet étaient irréalistes et que vous avez poussé votre équipe autant que possible pour vous approcher au maximum de la demande.
Comment éliminer un environnement de travail oppressif
Si cela relève d’un problème culturel, il sera très difficile, voir presque impossible, pour une seule personne de résoudre ce problème.
La première étape consiste toujours à en parler avec les ressources humaines ou votre supérieur. Concentrez-vous sur les effets que ce climat a sur vous et votre équipe. Encore une fois, apportez des faits et des solutions potentielles à la discussion. Si vous êtes convaincant, des ressources peuvent être allouées ou des projets créés pour résoudre ces problèmes.
Si aucune réaction ou engagement à changer ne se manifeste, la suite dépend de la gravité du problème et de la manière dont il affecte votre capacité à représenter la direction auprès de votre équipe.
Si c’est un problème que vous pouvez corriger avec l’aide de votre équipe ou en créant une « bulle » au sein de l’entreprise où vous travaillez avec votre équipe dans des conditions améliorées, faites-le.
Si c’est impossible à résoudre seul, malheureusement, le refus de corriger la situation de la part de la direction est un sérieux signal d’alarme. Cela devrait déclencher un réflexe de recherche d’opportunités dans une autre entreprise. C’est dommage pour les membres de votre équipe qui resteront, mais chacun est responsable de son propre bien-être. Si cela vous permet d’éviter un burnout ou d’autres problèmes de santé, il est de votre responsabilité d’agir.
Assurez-vous d’être soutenu
Comme mentionné précédemment, apprendre à déléguer peut vous aider à obtenir le soutien de vos collaborateurs. Cela réduira la pression sur vos épaules tout en permettant à vos coéquipiers de se développer. C’est une situation gagnant-gagnant.
Vous aurez également besoin de soutien de la part de la direction. Il leur est impossible de vous aider s’ils ne savent pas que vous avez besoin d’aide.
Demander de l’aide n’est pas une faiblesse
Beaucoup d’entre nous (surtout les hommes, je pense) craignent de paraître faibles ou incompétents en demandant de l’aide. Mais nous ne devrions pas. Personne n’a toutes les réponses ou toutes les connaissances pour tout résoudre seul.
Demander de l’aide est un signe de force et de courage
Si votre supérieur et les RH ont à cœur les intérêts de l’entreprise, ils prendront le temps de vous écouter et de déterminer ce qui peut être fait pour vous aider.
En tant que leader, vous devez trouver des solutions et prendre des décisions, mais vous n’êtes pas invincible. Il est normal de se sentir vulnérable, de poser un genou au sol et de demander de l’aide.
Si vous demandez de l’aide et qu’elle n’est pas disponible, vous devez avoir une discussion urgente avec ces personnes pour expliquer l’impact de cette situation sur vous et votre équipe.
Si cela ne fonctionne pas, il est temps de prendre une décision…
Espérons que ces conseils vous aideront à rester motivé et à éviter le burnout.
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Carl-Michael Tessier
Coach en développement d’équipes performantes et accompagnement sur mesure
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