Toutes les promotions ne sont pas des opportunités. Certaines sont des pièges.

Dans ma carrière de gestionnaire, j’ai vécu beaucoup de bons succès et j’ai été témoin de plusieurs réussites de mes employés. Cependant, il est impossible que tout soit parfait et ce fut le cas pour mon cheminement aussi. Comme tout le monde, j’ai vécu des embûches et appris beaucoup de leçon pendant le processus. La première est que toutes les promotions ne sont pas des opportunités. Certaines sont des pièges.

Dans les prochains articles de mon blogue, je vais vous partager la série d’erreurs, de ma part, qui a mené à la perte de mon poste de Manager d’entrepôt en 2019.

Pour faciliter votre compréhension, je vais y aller de façon chronologique.

Pas un poste pour moi

Ma première erreur de gestion n’a pas été liée à une mauvaise exécution. Elle a commencé le jour où j’ai accepté un poste pour lequel je n’étais pas prêt.

J’ai cru que la volonté suffirait là où l’expérience, le support et une compréhension claire des attentes manquaient.

C’était comme me retrouver dans une fosse aux lions armé d’une… cuillère.

• J’avais trois ans d’expérience en gestion : 2 ans à la gestion de deux employés et deux systèmes (station d’épuration et la destruction) ainsi qu’une année comme superviseur de production sur une équipe de nuit (70-100 employés)
• Je prenais un poste de gestionnaire sénior dans un département que je ne connaissais pas
• Je n’avais pas d’expérience dans la gestion d’un entrepôt
• Je passais d’une équipe composée principalement de femmes à une équipe presque uniquement composée d’hommes
• Je devais gérer deux entrepôts à deux localisations différentes
• Je devais gérer une soixantaine d’employées sur 6 quarts de travail différents (usine qui fonctionne 24/7)
• J’avais deux coordonnateurs et un superviseur pour m’aider dans la gestion de ce gros département
• Un ami, qui avait de l’expérience comme gestionnaire sénior, m’avait dit que je n’avais pas l’expérience nécessaire pour ce poste
• Et peut-être le plus important : c’était un cimetière de gestionnaires.

Avec du recul, le dernier point aurait dû allumer des petites lumières d’alarme dans ma tête. Mais j’étais encore un gestionnaire insouciant en début de carrière et je pensais réussir où d’autres avaient échoué.

J’adorais mon poste de superviseur de production, mais le fait que je travaille sur un quart de nuit et que j’étirais mes journées, souvent, à 15-16 heures commençait à avoir un impact négatif sur mon niveau d’énergie et sur ma vie personnelle. Je devais trouver une façon de revenir sur un quart de jour.

Je ne connaissais pas les responsabilités inhérentes au poste de manager d’entrepôt, mais j’avais eu plusieurs discussions avec certains employés du département et je sentais beaucoup de frustration par rapport au manque d’écoute et de support des gestionnaires en place.

Donc, comme le support est une de mes grandes forces, je me suis dit que je pouvais aider.

C’était cela mon intention : aider.

De bonnes intentions…

Et cet élément m’a complètement aveuglé.

Je voyais des employés malheureux qui avaient besoin d’une oreille pour les écouter et d’épaules pour les supporter.

En un an, j’avais pris l’équipe la plus difficile dans le département de production, et, selon un sondage interne, j’avais été capable de les faire évoluer jusqu’à l’équipe de production la plus engagée et motivée.

Donc j’étais équipé pour refaire la même chose avec cette équipe.

NOPE!

Je n’avais aucune idée du bourbier dans lequel j’allais m’enfoncer.

Mais je suis celui qui a poussé mes patrons à me donner cette opportunité quand le poste fut disponible

• Je suis celui qui a demandé le poste.
• J’ai partagé une lettre de motivation où j’expliquais ma vision pour le département (je n’avais pas fait de diagnostic et je me basais sur ma vision actuelle du département et ma compréhension de la dynamique en place)
• J’ai accepté le poste sans demander de voir une description de tâches pour le poste avant d’entrer en fonction (ironiquement mon patron m’a demandé d’en créer une 1 mois après ma rentrée dans le poste, autre red flag)

Pour les grands patrons, cela répondait à deux problèmes : ils voulaient me garder dans l’entreprise et savaient que j’aurais eu à quitter prochainement si je demeurais sur le quart de nuit. Ils avaient besoin d’un remplaçant pour ce poste.

Donc, je commence le poste avec :

• Aucune connaissance de ma description de tâches (je crois que les mots exacts étaient : prends le temps de te familiariser avec tes nouveaux employés et ta nouvelle réalité)
• Aucune expérience dans le domaine
• Aucun support
• Une équipe indisciplinée
• Un manque de main-d’œuvre
• Une gestion 24/7

Finalement, je me suis porté volontaire pour m’embarrer moi-même dans cette cage aux lions avec dans mes mains… cette fameuse cuillère pour me défendre.

Personne ne sera surpris du résultat de ma première journée : wake-up call!

Ouf… ce fut une dure journée…

Apprentissages

Cette expérience m’a appris que toutes les opportunités ne sont pas bonnes à saisir.

Accepter un poste sans avoir l’expérience, le support ou une compréhension claire des attentes, c’est comme entrer dans la cage aux lions armé d’une cuillère.

En gestion, il n’y a pas de honte à reculer d’un pas, à poser les bonnes questions et à attendre le bon moment pour progresser. Chaque transition doit être réfléchie, car plus on monte, plus notre siège est fragile.

Et vous, avez-vous déjà accepté un poste qui, avec du recul, n’était pas fait pour vous?

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Carl-Michael Tessier, M. Sc., MBA

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