Créer une culture de reconnaissance : une leçon de leadership à l’occasion des fêtes

La reconnaissance ne se limite pas à des récompenses ; elle consiste à instaurer une culture d’appréciation qui inspire et motive les employés à exceller. – Simon Sinek

Nous sommes à moins d’une semaine de Noël. La neige a recouvert le sol ici dans le nord, à Québec, au Canada. Il semble que nous aurons un Noël blanc, ce qui n’est pas toujours le cas ces derniers temps. Pour être honnête, je ne suis pas un grand fan de l’hiver, et ma femme et moi deviendrons probablement des snowbirds plus tard dans notre vie. Mais un Noël sans neige serait étrange. L’esprit des fêtes m’a inspiré pour cet article de blogue : une initiative que j’ai mise en place pour plusieurs de mes équipes afin de reconnaître leur travail acharné avant la pause des fêtes : les cartes de Noël.

Cette idée m’est venue quelques jours avant Noël 2017, alors que j’étais superviseur de production sur un quart de nuit. Je ne sais pas si je l’ai lue quelque part, mais j’ai pensé que ce serait une belle façon de remercier mes employés pour tous leurs efforts depuis que j’avais pris le poste.

Ils seraient heureux de les recevoir, et c’était tout ce dont j’avais besoin pour me lancer.

Parenthèse : J’adore écrire et je suis plutôt bon dans ce domaine (j’ai souvent fait pleurer ma mère avec mes cartes de vœux 😭), donc cette tâche m’amusait. De plus, c’était la même année que le dessert de Noël organisé avec l’équipe entière, dont j’ai parlé dans un précédent article, une initiative très appréciée par les employés.

À qui remettre ces cartes de Noël

J’avais environ 60 employés sous ma supervision, donc j’ai décidé de me concentrer sur mon noyau de leadership :

• L’autre superviseur avec qui je travaillais
• Les deux chefs d’équipe
• Mes chefs de ligne
• Mes mécaniciens
• Mes opérateurs techniques
• Mon responsable des changements

Je savais que ce serait un succès grâce à mon instinct : si j’avais été à leur place, j’aurais adoré recevoir une telle reconnaissance.

Puis, une ombre de doute est apparue :

• Que penseraient les hommes de mon équipe ?
• Trouveraient-ils cette initiative stupide ou trop féminine ?
• Perdraient-ils leur respect pour moi ?

J’ai aussi décidé de le faire spontanément, chez moi, entre deux quarts, sans en parler à ma collègue superviseure.

• Sera-t-elle contrariée ?
• Me jugera-t-elle parce que je ne lui ai rien dit et qu’elle n’aura rien préparé pour son équipe ?

Il n’y a pas de meilleurs moments que maintenant

La plupart de nos regrets viennent du fait que nous écoutons nos doutes et trouvons des raisons de ne pas faire certaines choses. Essayer quelque chose de nouveau peut être effrayant, mais je déteste faire comme tout le monde. J’aime être créatif et innovant dans mon style de gestion.

Alors, j’ai décidé de le faire.

Quelques heures plus tard, toutes les cartes (environ 20) étaient écrites. Je les avais toutes structurées de la même manière :

• En français ou en anglais, selon la langue maternelle de l’employé
• Environ ¾ de page de texte par carte
• Une image de Noël en haut
• Trois paragraphes par carte :
  1. Un paragraphe pour les souhaits de fêtes, en utilisant ce que je savais de la famille et de la situation de la personne
  2. Un paragraphe pour dire ce que j’appréciais chez elle et ce pour quoi je lui étais reconnaissant
  3. Un paragraphe pour indiquer sur quoi nous pourrions travailler ensemble l’année suivante pour aider la personne à se développer et augmenter son impact sur l’équipe

Je les ai distribuées lors de la réunion DMS (Daily Management System) au début du quart.

Les employés ont été surpris mais semblaient ravis de recevoir ces attentions.

Aucun homme ne m’a regardé comme si j’étais fou d’avoir fait cela.

Quel soulagement…

Les réactions

Puis, une minute ou deux plus tard, j’ai commencé à voir les réactions. Ils étaient tous heureux.

Une employée a pleuré.

Elle m’a dit que j’étais le premier patron à lui souhaiter un Joyeux Noël.

Quoi ? Le premier ?

Cela m’a laissé des émotions mitigées :

• D’un côté, j’étais fier que ma carte ait eu un tel impact sur elle et qu’elle soit reconnaissante pour le geste.
• De l’autre, j’étais triste qu’aucun patron avant moi n’ait pris une minute pour lui souhaiter un Joyeux Noël.

Je comprends que tout le monde n’aime pas écrire des cartes, et cela prend du temps. Cependant, souhaiter un Joyeux Noël prend deux secondes.

Les managers sont-ils trop occupés pour consacrer deux secondes à leurs employés pendant les fêtes ?

Un geste si simple montre à vos employés que vous vous souciez d’eux. Lorsque nous parlons de petites actions efficaces pour améliorer l’engagement et le bonheur au sein de votre équipe, ce genre de gestes figure en haut de la liste, tout comme saluer vos employés dès que vous les voyez chaque jour.

Et les hommes ?

Ont-ils apprécié recevoir mes cartes ?

Oh que oui…

Ils m’ont tous remercié pour les cartes et les mots gentils qu’elles contenaient. Je pense qu’ils ont particulièrement été impressionnés par le fait que j’avais écrit une carte pour le nouveau qui venait tout juste de commencer avec nous. Il était là depuis une semaine, je crois. Pendant cette courte période, j’ai utilisé les informations que j’avais sur sa famille, identifié certaines de ses forces et mentionné des éléments sur lesquels travailler pour l’année suivante.

J’aime apprendre à connaître mes employés, donc cela me vient naturellement. Les cartes de Noël n’étaient qu’un moyen de mieux connecter avec eux.

Le seul coût pour moi ? Du temps.

Tout se résume à la façon dont vous choisissez d’utiliser votre temps. J’ai décidé d’investir quelques heures de mon temps personnel à la maison pour montrer ma reconnaissance à mes employés. Au fond de moi, je savais que c’était la bonne chose à faire et j’espérais que cela aurait l’effet escompté sur mon équipe.

Ce geste, combiné au dessert de Noël, a créé une bonne ambiance au sein de l’équipe. J’ai constaté une équipe plus engagée et motivée à notre retour des vacances de Noël.

Un impact durable

Aujourd’hui encore, je textais avec une employée de cette équipe, et elle m’a dit qu’elle conservait toujours cette carte comme souvenir.

Elle est d’ailleurs celle qui a pris mon poste lorsque j’ai quitté pour devenir gestionnaire de l’entrepôt. Lors de son premier Noël en tant que manager, l’une des employés, qui avait reçu ma carte, lui a demandé d’en écrire une nouvelle pour elle. Elle a tellement insisté que ma successeure a fini par en écrire une juste pour elle.

Quand elle m’a raconté qu’elle l’avait écrite simplement pour que l’employée la laisse tranquille, je lui ai dit qu’elle n’aurait pas dû agir de cette manière. Si elle ne voulait pas le faire, elle n’était pas obligée, mais une explication aurait été nécessaire pour justifier pourquoi elle ne le ferait pas.

Sa manière de montrer sa reconnaissance était différente : elle a appris à dire « Bonne Année » dans toutes les langues parlées par ses employés. Compte tenu de la situation, il y avait beaucoup de langues différentes.

C’était impressionnant, et cela les a fait rire parce qu’elle avait un peu de mal à prononcer certains mots. Cela montrait son humanité et qu’elle se souciait d’eux, ce qui est tout ce qui compte.

Les cartes étaient ma façon, et les salutations étaient la sienne. Tant que les employés se sentent appréciés, c’est ce qui importe à la fin de la journée.

Il existe de nombreuses façons pour les managers et les leaders de montrer leur reconnaissance à leurs équipes. L’essentiel est que cela soit sincère et authentique. Un geste générique vaut mieux que rien, mais si vous trouvez un moyen de le personnaliser, l’impact sera bien plus grand.

Bien sûr, si vous êtes responsable de centaines ou de milliers d’employés, cela peut sembler une tâche gigantesque. Dans ce cas, je vous suggère de vous concentrer sur un cercle restreint de vos principaux collaborateurs et de promouvoir cette pratique au sein de la hiérarchie. Cela créera une culture de reconnaissance qui propulsera votre entreprise vers de nouveaux sommets.