La Gestion bienveillante en Action : Comment Devenir un Leader Inspirant au Quotidien

« Ne confondez jamais mon silence avec l’ignorance, mon calme avec l’acceptation ou ma gentillesse avec la faiblesse. La compassion et la tolérance ne sont pas un signe de faiblesse, mais un signe de force »

~ Dalaï Lama 14

Lorsque j’évoque la gestion bienveillante, j’ai souvent l’impression que beaucoup de gens pensent que c’est un concept complexe, nécessitant une refonte totale de leur façon de gérer.

Soyez réconforté, ce n’est pas le cas.

Évidemment, si vous êtes un gestionnaire autoritaire qui traite ses employés comme de simples numéros, en croyant qu’il y aura toujours des personnes prêtes à accepter ce type de traitement pour travailler dans votre entreprise, le changement peut sembler radical.

Bon, il est très peu probable que ce type de personne soit en train de lire le présent article. Si c’est le cas, je vous suggère de prendre quelques moments de réflexion pour essayer de comprendre l’impact que vous avez sur vos équipes.

Vos employés effectuent les tâches demandées, certes, mais probablement plus par peur de la conséquence que par pure volonté d’aider votre entreprise à exceller.

C’est une recette qui peut fonctionner à court terme mais qui ne vous permettra pas de profiter du plein potentiel de chaque membre de votre équipe. En utilisant cette approche, vous ne permettez pas à vos employées de se développer, d’utiliser leur créativité et vous libérer de l’obligation de tout surveiller et gérer.

Cela vous maintient dans une position de chef et de responsable d’éteindre tous les feux.

Peut-être avez-vous peur du changement qu’une approche plus inclusive aura sur la perception de l’importance de votre contribution et de votre position.

Par où commencer?

Il y a plusieurs éléments à mettre en place pour devenir un leader bienveillant mais il est important de se rappeler que c’est un travail de longue haleine. Un marathon pas un sprint.

Dans d’autres articles de mon blogue, j’aborde plusieurs qualités à développer en tant que leader :

• Intégrité
• Être innovant
• Honnêteté
• L’écoute active
• La confiance en soi
• Avoir une vision
• Savoir déléguer
• Avoir la capacité de prendre des décisions
• Avoir la capacité de trouver des solutions
• Être équitable et juste
• Humilité
• Être un bon communicateur

L’acquisition de ces qualités vous sera d’une grande aide pour instaurer un bon esprit de collaboration au sein de votre équipe et encourager vos employés à se surpasser. Ces gains contribueront à l’atteinte des objectifs organisationnels.

Bien entendu, cela exigera des efforts de votre part, cela demeure de la gestion après tout. Vous aurez aussi besoin d’une ouverture d’esprit de vos employés pour adopter de nouvelles méthodes de travail.

Commencer par la bienveillance ; un acte de leadership

Avant d’envisager de tout transformer, je reste convaincu que la bienveillance est le point de départ.

-Quelle est votre réaction lorsqu’une personne vous offre son aide au moment où vous en avez besoin ?

-Que ressentez-vous lorsqu’on vous adresse un sourire ?

-Quel est le véritable coût d’un geste empreint de bienveillance ?

-Qu’est-ce qui vous empêche d’intégrer ces actions simples dans votre quotidien ?

J’ai vraiment compris l’impact de mes mots et de mes actions sur la vie des autres quand je suis devenu gestionnaire d’équipe. Comprenons-nous bien, je me doutais que mes paroles arrogantes et méprisantes, lors de mon enfance et mon adolescence (désolé à presque tous mes professeurs de l’époque ☹) n’étaient pas très positives et que j’impactais négativement l’égo ou l’humeur de ces personnes.

Cependant, en canalisant cette énergie vers un but positif, j’ai eu une prise de conscience qui a complètement changé ma vie : il est possible d’accomplir des petits gestes à nos yeux qui auront un impact majeur sur les autres.

Il suffit d’observer et d’entrer en relation avec les gens.

À l’ère de la technologie, il devient de plus en plus populaire de communiquer via les réseaux sociaux ou par courriel plutôt que d’échanger directement avec les gens. Nous utilisons souvent notre emploi du temps chargé comme excuse pour rester dans nos bureaux, éloignés de nos employés.

Pourtant, ces derniers ne demandent pas l’impossible et comprennent que votre position vient avec de nombreuses responsabilités. Un simple ‘bonjour’, un sourire, ou encore le fait de connaître leurs prénoms peut déjà montrer l’importance que vous leur accordez au sein de l’organisation.

Si vous êtes réticent à adopter cette approche dans votre environnement de travail, vous pouvez commencer par la pratiquer dans votre quotidien. Les personnes que vous croisez dans les magasins ou dans la rue ne sont ni des amis ni des collègues.

Si votre interaction n’est pas parfaite, cela n’aura probablement aucun impact durable sur votre vie. Cependant, cela vous offre l’occasion d’observer les réactions des autres et de mesurer l’effet de vos gestes bienveillants. Ces expériences pourront ensuite être appliquées dans votre milieu professionnel.

Quelques exemples de bienveillance

Lors d’une visite récente à l’épicerie où j’étais accompagné de mes deux garçons adolescents, j’ai croisé une dame en fauteuil roulant qui semblait avoir de la difficulté avec son panier qu’elle trainait dans sa main et une bouteille d’eau de Javel qu’elle peinait à placer sur son fauteuil roulant. Quelques articles étaient tombés au sol.

Je lui ai donc demandé si elle avait besoin d’aide et après 20-30 secondes, elle était de bonne humeur et la situation réglée. Mes enfants, qui utilise une gradation d’aura pour définir nos bons et mauvais gestes, m’ont donné 1000 auras pour ce geste.

Ils sont toujours embarrassés quand je parle avec les gens et ils ne comprennent pas ce que cela m’apporte et mon but. Ils se sauvent normalement pour ne pas être identifiés comme mes enfants.

J’ai donc employé leur volonté de me lancer des fleurs suites à mon geste comme opportunité pour leur expliquer que, ce type d’action prend un temps et un effort minimum (20-30 secondes cette fois-ci), mais a un impact important sur la vie de la dame.

Je crois que la majorité des personnes adultes auraient aidé la dame en question en voyant son désarroi, mais le but de cet exemple est simplement pour indiquer que, autant dans la vie de tous les jours qu’au travail, une suite de petits gestes de votre part pour aider votre prochain peut avoir un impact immense.

Voici un second exemple lié au monde professionnel.

Lors d’une visite chez un client, en quittant les lieux, je rencontre une ancienne collègue et nous marchons ensemble vers le stationnement. En passant devant l’agent de sécurité, je le salue en utilisant son prénom.

Mon amie, surprise que je connaisse le nom de l’agent de sécurité de son usine, m’avoue qu’elle le croise un matin sur deux, mais ne savait pas son nom. Gênée, elle me confie que sa charge de travail ne lui laisse pas le temps d’échanger avec les agents de sécurité. Elle le faisait précédemment mais pas dernièrement.

Je lui réponds que je comprends parfaitement qu’elle est très occupée dans ses fonctions actuelles, mais que retenir le prénom de quelqu’un ne nécessite pas forcément de longues discussions. Utiliser son nom dans les interactions futures peut suffire à lui donner un sentiment de reconnaissance et d’importance.

Il n’est pas toujours évident de se rappeler les noms des gens, mais d’après mon expérience, c’est un geste très puissant.

Dernier exemple

Quand j’étais superviseur de production, j’avais des dizaines d’employés temporaires provenant d’agences. Lors de mes tournées de plancher, j’essayais de rentrer en contact avec eux, pour quelques instants, et ma première question était de demander leur nom.

J’ai une bonne mémoire des noms donc c’était facile pour moi. L’un d’eux, un jour, après que je lui ai parlé en employant son nom, m’a mentionné que j’étais le seul superviseur qui se rappelait son nom et en voyant son sourire, je peux confirmer qu’il se sentait important à mes yeux.

Effort de ma part : lui demander son nom et essayer de m’en rappeler.

Impact pour lui : engagement et motivation pour travailler dans mon équipe.

Il y a aucune honte à se tromper de nom et de reconfirmer pour bien l’utiliser la prochaine fois. L’impact est le même et la motivation de l’employée augmentée.

En résumé, la première étape pour devenir un leader consiste à établir des relations avec ceux qui vous suivent et à répondre à leurs besoins. Des gestes simples, qui peuvent sembler insignifiants à vos yeux, peuvent avoir un effet profond sur leur engagement et leur motivation.

La théorie en pratique : Un petit défi

Voici une petite suggestion pour ceux de vous qui ne sont pas convaincus de la force de cette approche et de l’impact d’améliorer votre connexion avec les membres de votre équipe.

Essayez l’approche bienveillante pour une semaine

Bon, je ne vous envoie par à l’eau sans vous donner quelques pistes pour pouvoir garder la tête hors de l’eau. Voici quelques éléments sur lesquels mettre l’emphase pour assurer le succès de l’initiative.

• Expliquer vos intentions. Vous voulez essayer une nouvelle approche pour créer une atmosphère de travail positive, augmenter le niveau d’autonomie de vos employés, les aider dans le développement de leurs compétences et améliorer le niveau de coopération au sein de l’équipe.
  • La transparence dans votre communication avec les membres de votre équipe est toujours un bon point de départ pour toute initiative.
  • Soyez prêt à répondre à des questions
    • Quelques employés pourraient être déstabilisés par ce changement de cap
    • D’autres pourraient être cyniques et même grandement dérangés par cette nouvelle approche

• Identifiez quelques gains rapides que vous pouvez mettre en place
  • La réalisation de ses actions va donner un boost de motivation à votre entourage.
  • Cela pourrait convaincre les sceptiques de la nature de vos intentions
• Avant chaque quart de travail, identifiez une action que vous allez effectuer pour mieux connecter avec les membres de votre équipe
• À la fin de chaque quart, prenez 5 minutes pour identifier ce que vous avez mis en place pour créer un lien avec un collaborateur.
  • Comment celui-ci a réagi?
  • Est-ce que j’ai pris la bonne approche?
  • Qu’est-ce que je peux améliorer?
  • Quel fut l’impact?
    • Sur lui
    • Sur moi
    • Sur l’équipe

À la suite de cette semaine, quels sont vos observations et les réponses provenant de votre équipe?

Êtes-vous moins fatigué?

Êtes-vous moins stressé?

En espérant que la démarche vous a convaincu de la force et du potentiel d’utiliser une approche bienveillante dans votre gestion des membres de votre équipe.