Le succès des autres: admiration ou envie?

Le succès des autres: admiration ou envie?

Le tabou du succès financier et professionnel

Il y a quelques années, j’avais entendu une entrevue avec le boxeur à succès, Jean Pascal, qui avait un grand inconfort à mentionner le montant qu’il recevait pour son combat de championnat du monde. C’était 2 millions de dollars.

Je me disais : pourquoi semble-t-il avoir honte de mentionner le montant qu’il va recevoir pour se battre et conserver son titre de CHAMPION du monde de boxe?

Ensuite, la réponse m’est apparue : il craignait le jugement, la jalousie, l’incompréhension de recevoir 2 millions de dollars pour recevoir des coups de poing. Le fait de devoir justifier que c’était le juste prix pour ce genre d’événement et une reconnaissance de son statut de champion. De tous les sacrifices qu’il avait accomplis ainsi que les conséquences avec lesquelles il devra vivre dans le futur à la suite de ses nombreux combats.

Malheureusement, je crois que la majorité d’entre nous ne voient que le 2 millions de dollars et il est possible que nous soyons jaloux de ne pas être payés aussi cher pour notre travail. Il se peut aussi que nous ne comprenions pas les défis de la boxe et que notre vision de celle-ci soit uniquement de donner et recevoir des coups de poing.

La discussion n’est pas sur le salaire des athlètes professionnels, car nous pourrions nous questionner sur le contrat qui vient d’être remis à Shohei Ohtani (pour ceux qui ne sont pas au courant, il est un joueur de baseball exceptionnel qui va recevoir 700M$ pour 10 ans). Cependant, si les propriétaires et promoteurs donnent des salaires aussi élevés, c’est que cela est rentable pour eux. Fermons la parenthèse…

La perception du succès et de la promotion au travail

Si on place le tout dans un contexte professionnel, sommes-nous heureux de voir nos collègues progresser? Est-ce plutôt des sentiments négatifs qui ressortent comme de la jalousie et de l’incompréhension? Nous avons tous déjà été témoins de promotions un peu louches issues de jeux politiques ou quelques fois, à cause du nom de famille de la personne en question. Est-ce si fréquent ou nous avons tendance à y porter une plus grande attention? Sommes-nous capables de regarder la situation de façon objective même si nous voulions le poste en question?

Personnellement, j’aime voir les gens progresser, obtenir des possibilités de croissance et des promotions. Il m’arrive encore de me questionner sur la validité du choix, non pas par jalousie, mais simplement avec l’information que j’ai par rapport à la situation. Mais, je m’efforce à me dire qu’il y a sûrement des éléments que je ne connais pas sur la situation et qui justifient le choix. Cela me permet aussi de croire que les bonnes personnes, en général, reçoivent les promotions.

La voie du succès et les choix de vie

J’écoute des livres audios actuellement lors de mes transports et un de mes derniers livres est Be Useful d’Arnold Schwarzenegger. Wow! Quel parcours fascinant,  car il est parti de rien en Autriche pour finalement devenir une belle histoire de succès. En l’écoutant, ce qui ressort est sa vision claire de ses objectifs et que toutes ses actions sont orientées dans le but de les atteindre. Tout ce qui ne lui permet pas d’avancer est mis de côté.

Est-ce que nous sommes capables d’avoir une telle motivation? Bien sûr que oui, mais est-ce que nous choisissons ce chemin un peu extrême selon ses propres dires? Non, car nous préférons le confort de la routine ou du quotidien.

Comprenons-nous bien, je ne suis pas en train de juger qui que ce soit, car je suis aussi dans cette situation. En l’écoutant, je suis arrivé à la conclusion que je n’ai pas l’intention de faire tous ces sacrifices et que le succès auquel j’aspire est plus modeste. J’aspire, tout de même, à toujours progresser vers mes buts et repousser mes limites, mais pas pour devenir Monsieur Univers 😊.

Le problème est que nous envions le résultat (argent, célébrité, pouvoir), mais ne connaissons pas le chemin parcouru. Lorsque nous le connaissons, nous arrivons à la conclusion que nous n’aurions probablement pas eu la même ténacité et volonté de réussir.

Il est certain que se comparer à Arnold est un peu extrême, mais il y a des exemples tout autour de nous.

Reconnaître la valeur du soutien

Plus près de moi, dans mon entourage d’entrepreneur, j’ai discuté récemment avec quelqu’un qui provenait d’un milieu aisé : deux parents médecins qui lui avaient payé sa première voiture et qui lui avaient donné le 20% de mise de fonds pour sa première maison. Il se dénigrait, dans son parcours, en diminuant l’importance de ce qu’il avait accompli, parce qu’il avait eu de l’aide de ses parents. Est-ce que cette sécurité financière fut bénéfique pour lui et a diminué son niveau de stress? Bien sûr que oui, mais est-ce que ses parents ont fait ses cours à sa place, bâti son entreprise à sa place? Non.

Est-ce que son succès est moins important à cause de cela? Non.

Aider les autres à atteindre le succès

J’ai eu de l’aide de mes parents pour mes études universitaires ce qui m’a permis de ne pas travailler durant mes sessions de cours. J’ai placé des REEE pour mes deux garçons pour les aider dans leurs études futures. Est-ce que cela diminue la réussite académique ou professionnelle?

Il y a plusieurs exemples de personnes qui proviennent de milieux aisés ou qui ont reçu de l’argent de leurs parents pour les aider au début de l’âge adulte et qui ont tous perdu ou qui n’ont pas de notion de budget ou de gestion des actifs. Il y a plusieurs princesses et princes qui croient que tous leur sont dus et qui ont des comportements exécrables.

Nous avons tous une main de départ dans la vie et certains d’entre nous commence avec une paire d’as (meilleure main de départ au Texas Hold’em) et d’autres avec 7-2 dépareillés (pire main de départ au Texas Hold’em). En face à face, la pire main a quand même 18% de gagner.

C’est ce que nous faisons avec notre main de départ qui va déterminer jusqu’où nous irons dans le tournoi de la vie. Petit clin d’œil aux joueurs de poker (dont je fais partie)

Les vraies questions:

Est-ce que les seuls succès dignes de mention sont ceux où la personne en question, comme Arnold, est partie de zéro?

Est-ce que notre relation avec le succès est culturelle et influencée encore par notre vision québécoise d’être né pour un petit pain?

Est-ce nous-mêmes qui sommes mal à l’aise avec notre propre succès?

Carl-Michael Tessier

Coach en développement d’équipe performante et accompagnement sur mesure

P.S. Un bon livre sur le sujet du succès est: Les 60 lois du succès par temps de crise de Jeffrey Fox.

 

Carl-Michael Tessier

J’accompagne les gestionnaires et entrepreneurs souhaitant instaurer une gestion plus humaine, tout en renforçant l’efficacité et la performance de leurs équipes. Mettre mon expertise au service des entreprises. De plus, mon expérience en rédaction technique peut être un atout précieux pour votre entreprise.

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