Mon fils, une preuve de leadership en montagne

Mon fils, une preuve de leadership en montagne

Voilà comment mon fils de 18 ans m’a rappelé les fondements du leadership en montagne.

Mon fils William est un jeune homme intense.

Quand il se découvre une passion, il s’y lance à fond.

L’an dernier, il a découvert les randonnées en montagne.
Et comme il ne fait jamais les choses à moitié, il nous annonce sans détour qu’il veut faire le GR20 à l’été 2025.

Une randonnée de 16 jours selon les sites internet.
Lui, il vise 12 jours… voire moins.
Et s’il n’a personne pour l’accompagner, il ira seul. (Il avait 17 ans au moment de la conversation.)

Je ne suis pas un père poule, mais l’idée de le laisser partir seul ne me rassurait pas du tout.

Son âge, sa maturité, et surtout son côté parfois distrait m’inquiétaient.

Alors j’y ai vu une occasion de faire d’une pierre deux coups :
L’accompagner pour m’assurer qu’il ne soit pas seul, et en profiter pour passer du temps ensemble.

D’autant plus que les dernières années n’ont pas été faciles dans notre relation et c’est une réalité qui nous attriste.

Après plusieurs discussions, j’ai réussi à le convaincre de commencer plus petit (et moins dispendieux), avec des expéditions chez nos voisins du sud.
Première étape : une nuit dans les environs du Mont Washington, prévue pour l’été 2025.

Début de l’aventure

Depuis le début de l’année, nous avons fait trois sorties.

La première, en avril, nous a permis de gravir trois montagnes.

Pas l’idéal avec la neige, même avec des crampons.
Quelques chutes m’ont rapidement confirmé ce que je savais déjà : mieux vaut attendre la fonte des neiges.
Plus de 20 km au total.

La deuxième, le 17 mai, a été marquée par la présence de mon autre fils, Édouard, qui venait d’avoir 16 ans le 24 mai. Environ 19 km cette fois.

Dans les deux cas, j’ai rapidement constaté une chose : je n’arrive pas à suivre leur rythme.
La montée allait encore, mais la descente… un vrai calvaire.

Glissant, dangereux.

Je craignais de tomber et de me blesser. Et dans ces montagnes, difficile d’avoir de l’aide, sans parler du fait que je suis un peu lourd pour que mes fils puissent me transporter.

Plus la descente avançait, plus mes hanches, mes genoux et mes jambes me faisaient mal. Mes garçons marchaient en avant, s’arrêtaient à l’occasion…
(Petit mensonge : ils m’attendaient tout le temps.)

Étant seul pendant plusieurs minutes, j’ai eu le temps de réfléchir.

Et l’idée d’écrire un article m’est venue.

Sur cette expérience.

Sur ce que j’ai ressenti.

Et surtout, sur cette question :

Quel est le lien entre la randonnée en montagne, le leadership et la gestion bienveillante ?

Beaucoup plus grand qu’on pourrait le croire.

Mon fils, le leader

À la maison, c’est moi le leader.
Mais en montagne, les rôles s’inversent.

C’est lui qui choisit les sommets.
Lui qui suit le GPS pendant le trajet.
Lui qui consulte son application de randonnée pour nous guider.

Et moi ?
Je le suis. Sans poser de questions.

Mais surtout, il prend soin de nous.
Et c’est là que tout change.

Je suis habitué à veiller sur lui.
Mais dans cette aventure, je tombe rapidement en mode survie.
Plus assez d’énergie pour autre chose que de mettre un pied devant l’autre.

Lui, il fait des allers-retours entre moi et son frère.
Il nous demande si on va bien.
Il m’aide à franchir les obstacles.
Il me donne l’un de ses bâtons de marche.
Il fait preuve de patience ce qui n’a jamais été son point fort.

Il nous indique le nombre de kilomètres restants.
Il planifie les pauses.
Il me dit qu’il est fier de moi.
Il m’encourage à aller à mon rythme.

Et quand je m’excuse de ralentir le groupe, il me sourit. Même s’il doit être frustré.

Il prend les choses en main.

Et c’est ça, le leadership :

Prendre soin de ceux dont vous avez la charge. – Simon Sinek

  • Établir le plan de match
  • Soutenir les membres de l’équipe
  • Fournir des outils pour faciliter leur progression
  • Respecter leur rythme
  • Offrir du feedback
  • S’adapter à leurs limites
  • Rester calme
  • Créer la confiance

Nous ne sommes pas leaders dans toutes les situations

Et moi, en tant que leader à la maison, qu’ai-je fait dans cette aventure ?

  • J’ai mis mon ego de côté
  • Je me suis entouré de quelqu’un de plus compétent que moi dans ce domaine
  • Je lui ai laissé prendre les commandes
  • Je lui ai fait confiance
  • Je l’ai remercié pour sa patience et son attention
  • Je me suis engagé pleinement dans l’activité
  • Je l’ai valorisé pour son attitude et son accompagnement

L’effet sur notre relation

Cette expérience nous a rapprochés.

Pour être honnête, je ne suis pas devenu un grand fan de la randonnée.
Mais ce n’est pas l’objectif.

Je n’ai pas toujours été présent pour mes enfants ces dernières années.
Alors je vois cette activité comme une façon de reprendre le temps perdu, de bâtir une nouvelle relation.

Sur le chemin du retour, on a parlé politique pendant 90 minutes, une autre de ses nouvelles passions.
Et comme toujours, je suis impressionné par la profondeur de nos conversations.

Une réussite sur toute la ligne.
(Sauf pour mon corps… qui s’en souvient encore.)

 

Parfois, on apprend le leadership non pas en lisant un livre… mais en suivant ceux qu’on a élevés.

Merci William, pour la leçon.

La photo montre aussi une nouvelle passion commune que j’avais arrêté d’espérer: les Canadiens de Montréal. Un cadeau surprise qui me rend si heureux.

 

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Carl-Michael Tessier, M. Sc., MBA

Coach en développement d’équipes à haute performance et accompagnement sur mesure

Carl-Michael Tessier

J’accompagne les gestionnaires et entrepreneurs souhaitant instaurer une gestion plus humaine, tout en renforçant l’efficacité et la performance de leurs équipes. Mettre mon expertise au service des entreprises. De plus, mon expérience en rédaction technique peut être un atout précieux pour votre entreprise.

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